« revalorisation » et « nouvelles carrières »

Le syndicat indépendant décrypte la propagande

de la ministre et des syndicats d’accompagnement.

 

26 septembre 2016

 

La ministre a présenté son projet qui devrait s’appliquer dès janvier 2017 et se poursuivre jusqu’en janvier 2020, l’étape clef consistant en la mise en place, à compter du 1er septembre 2017, de la « nouvelle carrière » basée sur un rythme d’avancement unique à l’ancienneté. Les modalités de l’évaluation des professeurs seraient modifiées.

La ministre et les syndicats qui la soutiennent présentent cette revalorisation sous l’angle de l’augmentation de l’indice majoré des professeurs et des CPE. Or, il s’agit essentiellement d’une augmentation du traitement brut. Cela s’apparente donc à une arnaque.

Loin des syndicats aux positions à géométrie variable, le SIES reste fidèle à ses valeurs et s'oppose radicalement à cette réforme (cliquez ici). 

 

D’une part, l’augmentation de l’indice majoré repose en grande partie sur la conversion en points d’indice d’une partie de la part fixe de l’Indemnité de Suivi et d’Orientation des Elèves (ISOE), ce qui n’a aucune incidence sur le traitement net. Le ministère convertira une partie de l’ISOE part fixe en 9 points d’indice (4 points en 2017, 5 points en 2018), ce qui représentera 506,09 € (9 x 56,2323 €). L’ISOE part fixe, s’élevant actuellement à 1206,36 € brut / an, sera donc réduite d’autant.

Si le SIES condamne ce marché de dupes présenté comme une revalorisation, il ne rejette pas pour autant le principe de la conversion d’une partie de l’ISOE part fixe en points d’indice. En effet, cela est profitable aux fonctionnaires, puisque le montant de leur pension dépend de l’indice majoré détenu durant les 6 mois qui précèdent leur départ en retraite.

 

D’autre part, notre traitement net diminue depuis 2010 du fait de l’augmentation annuelle, au 1er janvier, du taux de la retenue pension civile (7,85 % en 2010 ; 11,10 % en 2020). Comme le démontre le tableau ci-dessous, ni l’indigente augmentation de la valeur du point d’indice (56,2323 € en février 2017 contre 55,5635 € en juin 2016) après 6 années de gel, ni l’ajout de quelques points d’indice aux grilles indiciaires des différents corps ne compensent cette perte de revenus.

Au 1er septembre 2017, l’entrée en vigueur des nouvelles grilles et du rythme unique d’avancement à l’ancienneté s’accompagnera, pour la classe normale, d’un reclassement à l’échelon identique, ancienneté conservée.

 

 

Pour la hors classe, le reclassement au 1er septembre 2017 se fera à l’échelon - 1 (certifiés, professeurs d’EPS, PLP, CPE) et à l’échelon - 2 (agrégés).

Le 5ème échelon de la hors classe des certifiés, EPS, PLP et CPE en 2016 correspondra au 4ème échelon en 2017.

Le 5ème échelon de la hors classe des agrégés en 2016 correspondra au 3ème échelon en 2017.

Ce tour de passe-passe permet au ministère et à ses soutiens d’afficher des tableaux laissant croire, qu’à échelon identique, un professeur à la hors classe gagnera beaucoup plus, alors que les professeurs concernés rétrograderont d’échelon et ne gagneront que quelques points d’indice.

Suppression du rythme d’avancement au grand choix.

Alors que professeurs et CPE réclament davantage de reconnaissance de leur mérite professionnel, la ministre projette de créer un rythme unique d’avancement appelé « nouvelle carrière » qui risque de démotiver gravement les personnels.

Le passage du 6ème au 7ème échelon et du 8ème au 9ème échelon pourra être accéléré d’un an pour 30 % des personnels.

Najat Vallaud Belkacem est, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, inconditionnellement soutenue par la plupart des autres organisations syndicales qui réclamaient la mise en place d’un avancement à rythme unique à l’ancienneté.

Le système actuel est perfectible. Le SIES dénonce d’ailleurs en CAPA les retards d’inspection qui pénalisent les professeurs et les atteintes à leur liberté pédagogique de la part d’inspecteurs et de chefs d’établissement. Mais rien ne justifie la suppression de l’avancement au grand choix qui concerne actuellement 30 % des professeurs et des CPE.

Le SIES est opposé à un système, dogmatique et stalinien, d’avancement à rythme unique et de promotion « tout à l’ancienneté » et revendique la prise en compte du mérite professionnel, à condition qu’il soit évalué objectivement et dans le strict respect de la liberté pédagogique individuelle.

Cette pseudo revalorisation est donc financée sur le dos de la profession, par la suppression du grand choix, par la suppression de la grille des bi-admissibles, par la diminution ou la suppression d’un certain nombre de primes et indemnités (dont la prime de 500 €), par la modification de nos statuts (suppression de certaines décharges qui étaient parfois rémunérées en HSA), par la suppression de la prime d’entrée dans le métier de 1500 € pour les ex-contractuels.

 

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500 euros de moins pour les professeurs !

 

GrilleS indiciaireS et traitements (valeurs au 01/07/2016) :

Professeurs de Chaire Supérieure

Professeurs Agrégés

Professeurs bi-admissibles à l'agrégation

Professeurs Certifiés, professeurs d'EPS, PLP, CPE

 

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