L’École à couteaux tirés.
mars 2025

L’agression physique d’un professeur par un élève ou un parent d’élève était impensable il y a quelques décennies. Lorsque de tels faits ont commencé à se produire, ils faisaient systématiquement la une des journaux télévisés et de la presse écrite, provoquaient une profonde émotion au sein de la société, et étaient traités avec la plus haute importance par les médias, les dirigeants du pays et les hommes politiques. Les annonces et promesses des ministres successifs n’ont évidemment jamais été suivies d’effet. La démagogie de la plupart d’entre eux conjuguée au pédagogisme qui gangrène l’Éducation nationale a inéluctablement conduit à l’aggravation de la situation.
Depuis quelques années, les agressions de professeurs devenues quotidiennes et de plus en plus violentes sont banalisées dans la société et ne font, sauf exception, plus l’objet d’un traitement médiatique, institutionnel et politique. Les autres syndicats sont extrêmement discrets voire silencieux sur ces thématiques, si ce n’est pour les utiliser comme prétexte pour réclamer « des moyens » sans jamais identifier ni combattre les causes du problème.
Le SIES n’a jamais cessé de dénoncer le laxisme institutionnalisé, la dégradation progressive du climat scolaire et de réclamer le rétablissement d’une impérieuse autorité et de sanctions fermes. Il a toujours œuvré pour éviter que la société et les professeurs ne s’habituent aux violences en milieu scolaire. Il ne faut pas se résigner.
Les violences entre élèves sont également devenues quotidiennes et de plus en plus graves, prenant différentes formes : harcèlement, racket, agressions physiques, lynchage d’un élève par une meute, émeutes au sein ou aux abords directs d’établissements scolaires, intrusions d’individus armés pour procéder à des règlements de compte. La banalisation de tels faits s’est produite rapidement.
Nous en sommes au stade où de nombreux élèves se rendent en classe armés d’un couteau et n’hésitent plus à s’en servir contre un autre élève. Faute de réaction, notamment pénale, la situation est hors de contrôle. On peut légitimement craindre que de plus en plus de professeurs soient blessés ou tués. La Ministre annonce des mesures dérisoires.
Les pédagogistes ont voulu et imposé une École ouverte sur le monde qui coéduque et qui n’instruise plus. Dans des établissements scolaires qui ne sont plus des sanctuaires, les professeurs et les élèves sont donc désormais frappés de plein fouet par l’ensemble des problèmes de notre société (violence, communautarisme, impunité etc.) où la vie d’un citoyen peut basculer à tout moment en étant agressé dans la rue, une fête de village ou les transports en commun.

L’École est à la fois victime et en cause. En ayant renoncé à instruire et à imposer un cadre et des règles aux élèves, elle a contribué à produire des monstres sans instruction, dépourvus de conscience et de repères, habitués à l’impunité et animés d’un sentiment de toute puissance, prêts à mutiler ou à tuer pour un motif futile.


Jean-Baptiste VERNEUIL - Président du SIES


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